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15.07.2016, 04h34
Hollande prolonge l’état d’urgence et veut renforcer les actions militaires en Syrie et en Irak
Le président François Hollande a annoncé, vendredi 15 juillet, la prolongation de trois mois de l’état d’urgence, qui devait initialement s’achever le 26 juillet, après l’attentat meurtrier qui a fait au moins 80 morts à Nice, jeudi. « Un projet de loi sera soumis au Parlement d’ici à la semaine prochaine », a-t-il précisé lors d’une allocution télévisée depuis le palais de l’Elysée.
L’attentat de Nice est « une attaque dont le caractère terroriste ne peut être nié », a déclaré dans la nuit de jeudi à vendredi le chef de l’Etat. « C’est toute la France qui est sous la menace du terrorisme islamiste », a-t-il affirmé: « La France a été frappée le jour de sa fête nationale, le 14-Juillet, symbole de la liberté, parce que les droits de l’homme sont niés par les fanatiques et que la France est forcément leur cible.»
M. Hollande a également « décidé, sur proposition du premier ministre, et avec les ministres concernés, d’abord que nous allons maintenir à un haut niveau l’opération Sentinelle, celle qui permet de mobiliser 10 000 militaires en plus des gendarmes et des policiers ». L’opération Sentinelle prévoit le déploiement permanent d’au moins 7 000 militaires en armes en France. Elle a été déclenchée en janvier 2015 après les attaques terroristes de Paris.
« J’ai également décidé de faire appel à la réserve opérationnelle, c’est-à-dire à tous ceux qui à un moment ont été sous les drapeaux ou dans les effectifs de la gendarmerie pour venir soulager les effectifs de policiers et de gendarmes, a-t-il ajouté. Nous pourrons les déployer sur tous les lieux où nous avons besoin d’eux et en particulier pour le contrôle des frontières. »
Quelques instants plus tard, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé que le plan Vigipirate était rehaussé en alerte-attentat dans les Alpes-Maritimes.
L’état d’urgence avait été décrété par le chef de l’Etat après les attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts, il a été prolongé trois fois, en novembre, février et mai. La dernière prolongation, le 19 mai, avait été de deux mois, contre trois mois les fois précédentes, pour assurer la sécurité de l’Euro 2016 de football et du Tour de France de cyclisme.
La loi dite de réforme pénale, publiée le 4 juin au Journal officiel, devait permettre ensuite de renforcer l’arsenal policier et judiciaire dans la lutte contre le terrorisme. Cette loi, « ce n’est pas une transposition de l’état d’urgence, mais c’est un outil qui permet de se passer de l’état d’urgence », avait alors expliqué le rapporteur socialiste du texte à l’Assemblée nationale, le député de Seine-Saint-Denis Pascal Popelin.
« Nous allons renforcer nos actions en Syrie et en Irak. Nous allons continuer à frapper ceux qui nous attaquent dans leur repaire », a également affirmé M. Hollande, laissant penser qu’il attribuait la responsabilité de l’attentat à l’organisation Etat islamique (EI), sans toutefois la mentionner explicitement.
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Ce que l’on sait de l’attentat commis à Nice
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15/07/2016, 06h24
Ce que l'on sait sur l'attentat de Nice
Au moins 80 personnes sont mortes jeudi soir sur la Promenade des Anglais à Nice fauchées par un camion qui a foncé dans la foule sur une distance de 2 km. Le point à 6 heures.
• Un camion fonce sur la foule jeudi soir à Nice
Vers 23 heures jeudi soir, alors que le feu d'artifice du 14 Juillet touchait à sa fin, un camion blanc a foncé à pleine vitesse dans la foule, qui rassemblait des milliers de personnes dont de nombreux étrangers, et roulé sur près de deux kilomètres le long de la Promenade des Anglais, célèbre avenue de Nice. Des corps jonchaient le sol, souvent recouverts d'un simple drap. Des personnes en larmes restaient parfois hébétées à leur côté sur une chaussée couverte de sang. Le Centre hospitalier universitaire de Nice a déclenché le Plan Blanc, avec la mise en place d'une ligne téléphonique pour les familles 04 93 72 22 22. Le plan Orsec nombreuses victimes a lui aussi été activé.
• Le bilan provisoire est de 80 morts et 18 blessés «en urgence absolue»
Le bilan de l'attaque est toujours de 80 morts, dont des enfants. Par ailleurs, il y a aussi des dizaines de blessés, dont18 blessés sont en «urgence absolue», a précisé le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Parmi les victimes, se trouve un haut responsable de la police aux frontières, selon des sources policières.
• Le conducteur a été abattu par la police
Lors de l'attaque, des coups de feu auraient aussi retenti, mais la confusion règne sur ce point. Des sources proches de l'enquête affirmaient vendredi matin que le conducteur du camion aurait tiré à plusieurs reprises avec un pistolet avant d'être abattu par la police. On ne sait pas s'il avait des complices. La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête. «Des armes lourdes» ont été retrouvées à l'intérieur du véhicule, a affirmé dans un premier temps le président de la région niçoise, Christian Estrosi, qui se trouvait sur les lieux. Mais ces armes étaient finalement toutes factices sauf une, selon une source policière. Il s'agirait d'une «grenade inopérante» et d'«armes longues factices». Des papiers d'identité au nom d'un Franco-Tunisien se trouvaient également à l'intérieur du camion. «L'identification du chauffeur du camion est encore en cours», a déclaré une source policière. Sur les papiers d'identité, l'homme est âgé de 31 ans et domicilié à Nice. D'après iTÉLÉ, celui-ci était connu des services de polices pour de petits délits mais pas des renseignements. L'attaque n'a pour l'heure pas été revendiquée.» La France est affligée, horrifiée par cette monstruosité», dit Hollande
• La piste terroriste est privilégiée
Le président François Hollande a confirmé vendredi matin le caractère «terroriste» de l'attaque. «C'est toute la France qui est sous la menace du terrorisme islamiste» et «nous devons tout faire pour (...) lutter contre le fléau du terrorisme», a insisté le chef de l'Etat, précisant ignorer encore si le conducteur du camion disposait de complicités. Le choix du mode opératoire et de la date hautement symbolique évoquent les consignes de groupes djihadistes comme al-Qaida ou l'État islamique. Dans un message audio diffusé en 2014, le porte-parole officiel de Daech, Abou Mohammed al-Adnani, encourageait ceux qu'il nomme «les soldats du califat» à utiliser n'importe quelle arme disponible. À l'image du djihadiste de Daech, Larossi Aballa, qui a assassiné avec un couteau le 13 juin un policier et sa femme à leur domicile dans la région parisienne. «Si vous ne pouvez pas faire sauter une bombe ou tirer une balle», leur disait-il, «débrouillez-vous (...) renversez-les avec votre voiture.»
» Une méthode qui rappelle des consignes de l'Etat islamique
• Une cellule de crise activée
À Paris, où le président François Hollande est rentré en urgence, une cellule de crise a été activée au ministère de l'Intérieur. Le chef de l'État a annoncé une prolongation pour trois mois supplémentaires de l'état d'urgence, qui devait prendre fin dans quinze jours, et le recours à des citoyens réservistes pour seconder l'armée et les gendarmes. Une cellule d'aide aux victimes a été ouverte au ministère des Affaires étrangères avec un numéro d'urgence pour les proches: 01.43.17.56.46. |