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https://charliehebdo.fr/ 27 marzo 2020
Covid-19: L'altra "Strana Sconfitta" A cura del capo redattore di Charlie Hebdo
Un disastro. È semplicemente un disastro che la Francia sta vivendo. La parola "crisi" non è più sufficiente per definire la situazione attuale.
La Francia visse ore di disillusione profonde come quelle che aveva conosciuto nel maggio 1940. La Francia credeva di avere il miglior sistema sanitario al mondo, poiché era convinta di avere il miglior esercito del mondo nel 1940. E poi, sotto i nostri occhi, tutto è crollato a una velocità inimmaginabile. Ci chiedevamo perché alla Francia mancassero aerei efficienti, armamenti moderni come carri armati e perché i soldati indossassero ancora bande di polpacci mentre i soldati tedeschi avevano stivali di pelle. Oggi, ci chiediamo di capire perché non ci sono abbastanza maschere, perché non ci sono abbastanza respiratori artificiali, perché la Francia è costretta a importare prodotti reattivi per effettuare test di screening . Stiamo sprecando il nostro tempo a discutere di problemi di amministrazione che non avrebbero dovuto esistere se il sistema sanitario francese fosse davvero il migliore al mondo. Ma il sistema sanitario francese non è il migliore al mondo. La Francia non è più un grande paese, ma una piccola nazione meschina, gonfia di orgoglio e pretesa. E di fronte a un virus microscopico, orgoglio e pretesa, è inutile.
Un'ingiustizia insopportabile Sarà quindi necessario porre la domanda del perché un tale disastro. Non si può fare a meno di rivolgersi alla famosa Sconfitta Strange di Marc Bloch, che, avendo sperimentato la sconfitta di 40 dall'interno, si chiese perché fosse stato possibile. E questa catastrofe in corso ci porta inevitabilmente alle stesse conclusioni: incompetenza, disorganizzazione, mancanza di visione a lungo termine, improvvisazione. In sintesi: nullità dei nostri leader, in particolare dei responsabili del sistema sanitario francese. Questa generazione di alti funzionari sanitari in Francia sta facendo la storia come i generali dell'esercito francese nel 40. Una casta di piccoli leader, tecnici imbevuti della loro posizione, della loro sufficienza, che, di fronte al coronavirus, ebbe una guerra di ritardo, come la maggior parte dei generali del 1940, che ancora si credevano nel 1918. Coloro che pagano il prezzo sono sempre più morti, ma anche i medici e gli operatori sanitari che si sacrificano lasciandosi la pelle alle spalle, per compensare errori di cui non sono responsabili. Sono sempre le basi che pagano con la vita per la nullità della loro gerarchia.
La Francia non è più un grande paese, ma una piccola nazione meschina, gonfia di orgoglio e pretesa Questa insopportabile ingiustizia dovrà essere risolta in un modo o nell'altro. Il presidente della Repubblica ha paragonato molto rapidamente questa epidemia a una guerra. Potrebbe sembrare intelligente, al fine di mobilitare l'intera nazione contro il terribile nemico. Ma questo confronto si rivolge già a coloro che pensavano di approfittarne. Perché di fronte a un tale disastro, non saremo in grado di accontentarci di alcune ghirlande e una distribuzione di Legions of Honor. Il bisogno di giustizia è il sentimento che struttura una società. Quando viene infranto, non solo il sistema sanitario francese collassa, ma l'intero edificio.
https://charliehebdo.fr/ le 27 mars 2020
Covid-19 : L’autre « étrange défaite » Par le Chef de la rédaction de Charlie Hebdo
Un désastre. C’est tout simplement un désastre que vit actuellement la France. Le mot «crise» ne suffit plus à définir la situation présente.
La France vit des heures de désillusion aussi profonde que celles qu’elle avait connues en mai 1940. La France pensait avoir le meilleur système de santé du monde, comme elle était convaincue d’avoir la meilleure armée du monde en 1940. Et puis, sous nos yeux, tout s’est effondré à une vitesse inimaginable. On se demandait pourquoi la France avait manqué d’avions efficaces, d’armements modernes comme des chars d’assaut, et pourquoi les soldats portaient encore des bandes molletières alors que les soldats allemands avaient des bottes en cuir. Aujourd’hui, on s’interroge pour comprendre pourquoi il n’y a pas assez de masques, pourquoi il n’y a pas assez de respirateurs artificiels, pourquoi la France est obligée d’importer les produits réactifs pour fabriquer des tests de dépistage. On perd notre temps à discuter de problèmes d’intendance qui n’auraient pas dû exister si le système de santé français était vraiment le meilleur du monde. Mais le système de santé français n’est pas le meilleur du monde. La France n’est plus un grand pays, mais une petite nation mesquine, bouffie d’orgueil et de prétention. Et en face d’un virus microscopique, l’orgueil et la prétention, ça ne sert à rien.
Une injustice insupportable Il faudra alors se poser la question de savoir pourquoi un tel désastre. On ne peut s’empêcher de se tourner vers la fameuse Étrange Défaite, de Marc Bloch, qui, ayant vécu la défaite de 40 de l’intérieur, se posait la question de savoir pourquoi cela avait été possible. Et cette catastrophe en cours nous amène inévitablement aux mêmes conclusions : incompétence, inorganisation, absence de vision à long terme, improvisation. En résumé : nullité de nos dirigeants, et en particulier de ceux en charge du système de santé français. Cette génération de hauts responsables de la santé en France est en train d’entrer dans l’Histoire comme les généraux de l’armée française en 40. Une caste de petits chefs, de techniciens imbus de leur position, de leur suffisance, qui, face au coronavirus, avaient une guerre de retard, comme la plupart des généraux de 1940, qui se croyaient encore en 1918. Ceux qui en payent le prix, ce sont les morts de plus en plus nombreux, mais aussi les médecins et soignants qui se sacrifient en y laissant leur peau, pour rattraper des erreurs dont ils ne sont pas responsables. C’est toujours le troufion de base qui paye de sa vie la nullité de sa hiérarchie.
La France n’est plus un grand pays, mais une petite nation mesquine, bouffie d’orgueil et de prétention Cette injustice insupportable, il faudra en répondre d’une manière ou d’une autre. Le président de la République a très vite comparé cette épidémie à une guerre. Cela pouvait sembler habile, afin de mobiliser la nation entière contre le terrible ennemi. Mais cette comparaison se retourne déjà contre ceux qui croyaient en tirer parti. Car en face d’un tel désastre, on ne pourra pas se contenter de quelques gerbes de fleurs et d’une distribution de Légions d’honneur. Le besoin de justice est le sentiment qui structure une société. Quand il est bafoué, ce n’est pas seulement le système de santé français qui s’effondre, mais la totalité de l’édifice. ?
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