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Actuelles I, Le journalisme critique

Combat, 8 septembre 1944

édit. La Pléiade, Gallimard, p. 266

 

Giornalismo Critico

di Albert Camus

 

"Vogliamo imparare in fretta, invece di informare bene. La verità non si vince. [...] Una cosa almeno è chiara, le informazioni come fornite dai giornali di oggi, e come le usano, non possono fare a meno di un commento critico. Questa è la formula a cui tende la stampa nel suo complesso.

Da un lato, il giornalista può aiutare a comprendere la notizia da una serie di osservazioni che danno loro un preciso scopo di informazione che, né la fonte né l'intenzione, sono sempre evidenti. Si possono, per esempio, accostare notizie che si contraddicono mettendole in discussione tra loro. Si può chiarire al pubblico la probabilità che sia opportuno allegare a tali informazioni, la provenienza da una tale agenzia o di tale ufficio all'estero. [...] E' il giornalista, meglio informato rispetto al pubblico che deve presentare, con le massime riserve, le informazioni di cui egli conosce la precarietà. [...]

È un altro contributo del giornalista al pubblico. Si trova nel commentario morale e politico dell’attualità. Di fronte alle forze disordinate della storia, di cui le informazioni sono il riflesso, può valer la pena di notare, giorno per giorno, la riflessione di uno spirito o le osservazioni comuni a molti. Ma questo non può essere fatto senza scrupoli, senza distanza e senza alcuna idea della relatività. Certo, il gusto per la verità non esclude di prender parte. E anche se abbiamo iniziato a capire quello che stiamo cercando di fare in questo giornale, l’uno non può essere senza l'altro. Ma qui, come altrove, dobbiamo trovare un tono comune, altrimenti tutto viene svalutato. "

 


Actuelles I, Le journalisme critique

Combat, 8 septembre 1944

édit. La Pléiade, Gallimard, p. 266

 

Albert CAMUS - Le journalisme critique

 

« On veut s’informer vite, au lieu d’informer bien. La vérité n’y gagne pas.[...] Une chose au moins est évidente, l’information telle qu’elle est fournie aujourd’hui aux journaux, et telle que ceux-ci l’utilisent, ne peut se passer d’un commentaire critique. C’est la formule à laquelle pourrait tendre la presse dans son ensemble.

D’une part, le journaliste peut aider à la compréhension des nouvelles par un ensemble de remarques qui donnent leur portée exacte à des informations dont ni la source ni l’intention ne sont toujours évidentes. Il peut, par exemple, rapprocher dans sa mise en pages des dépêches qui se contredisent et les mettre en doute l’une par l’autre. Il peut éclairer le public sur la probabilité qu’il est convenable d’attacher à telle information, sachant qu’elle émane de telle agence ou de tel bureau à l’étranger. [...] Il revient au journaliste, mieux renseigné que le public, de lui présenter, avec le maximum de réserves, des informations dont il connaît bien la précarité. [...]

Il est un autre apport du journaliste au public. Il réside dans le commentaire politique et moral de l’actualité. En face des forces désordonnées de l’histoire, dont les informations sont le reflet, il peut être bon de noter, au jour le jour, la réflexion d’un esprit ou les observations communes de plusieurs esprits. Mais cela ne peut pas se faire sans scrupules, sans distance et sans une certaine idée de la relativité. Certes, le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. Et même, si l’on a commencé de comprendre ce que nous essayons de faire dans ce journal, l’un ne s’entend pas sans l’autre. Mais, ici comme ailleurs, il y a un ton à trouver, sans quoi tout est dévalorisé. »

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