Je vous remercie pour ce très bel accueil. Je suis très heureux d'être parmi vous, spécialement les jeunes élèves de l'école. Après ce magnifique discours du Premier Ministre (de l'Etat du Gujarat), je me demande ce que je dois dire de plus. Peut-être que tout ce que j'ai à dire est dit. Mais de toute façon, je dois le dire.
Le meilleur moyen d'introduire ces trois conférences serait peut-être de faire allusion à ma propre aventure. Comment je me suis moi-même trouvé ici et pourquoi je suis arrivé en Inde. J'ai été un étudiant pendant longtemps. J'ai fait traîner mes études autant que j'ai pu. Je n'ai pas cessé d'être un étudiant. Ainsi, je vous comprends, jeunes élèves. Quand j'ai obtenu mes diplômes, car je n'ai pu faire autrement que de les obtenir, je me suis demandé comment je pourrais m'introduire dans la grande machine du monde. Le monde des affaires, de la diplomatie, de l'armée, le monde de tout ça. Quelle était ma place là-dedans ? Je ne savais pas exactement ce que je voulais, mais je savais très bien ce que je ne voulais pas. Après avoir voyagé de tous les côtés, dans toute l'Europe, et bien je me suis converti à ma propre religion - le christianisme et j'ai découvert l'Evangile. Et avec l'Evangile, je suis devenu pauvre. Ce qui n'était pas très difficile. C'était seulement ne pas recevoir d'argent de ma famille. C'était bien. J'ai commencé un petit travail en ville, juste assez pour vivre, continuer mes études et rencontrer mes amis.
Niais la pauvreté dans une ville est toujours quelque chose d'artificiel. Alors, je suis parti sur les routes, sans un centime dans ma poche: et je suis devenu un vagabond, comme il est dit dans l'Evangile et comme on en trouve sur les routes. Si vous demandez un morceau de pain ou un verre d'eau, vous l'obtenez toujours, avec un petit ou un gros travail à la ferme. Ce furent les plus beaux jours de ma vie. J'étais libre comme un oiseau et, depuis ce temps-là, je n'ai jamais mieux apprécié la pure joie de vivre, non mélangée avec d'autres joies. Cette belle vie, cette trop belle vie n'a pas pu durer éternellement. Dans les années trente, nous sentions que la guerre allait venir sur nous. Comme je suis international par éducation et par nature, j'ai commencé à redouter la guerre. Pourquoi vient-elle ? D'où vient-elle ? Pourquoi cette peste créée des mains des hommes, les mains des hommes ne peuvent rien contre elle. Ils ne peuvent qu'en souffrir. Bien que je fusse jeune, j'avais déjà compris que la guerre ne nous tombe pas dessus comme une pierre tombe du ciel. Ce n'est pas une calamité naturelle. Notre paix rend la guerre inévitable. Pourquoi donc ? J'avais compris combien puériles sont les explications que les gens donnent de la guerre : la haine et les nécessités économiques des peuples. Pourtant ceci est puéril et futile. Et la guerre apporte d'autres plaies qui accompagnent toutes les civilisations. Je veux parler de la misère, de l'esclavage, de la guerre civile ou de la révolution. Ces quatre plaies sont liées de quelque manière, mais quelle est l'origine de toutes ? Comment l'une engendre l'autre ? Et quel est le moyen d'en sortir ? Ainsi j'ai commencé à penser qu'il n'y en avait qu'un seul qui avait la clé pour sortir de cette prison, et c'était le Mahatma Gandhi.
J'avais entendu parler de lui. J'avais lu quelques écrits de lui dans mes vingt ans, quand les travaux de Romain Rolland ont été publiés. Bien sûr, cela m'avait touché, mais de très loin comme quand vous lisez les histoires des saints de l'ancien temps, ici c'était de très loin dans l'espace. C'était trop pour nous. J'ai donc continué mes études et mes plaisirs, mais bientôt, j'ai commencé à penser que lui seul savait, que je devais le rejoindre et apprendre de lui le chemin de la sortie. Ainsi je suis arrivé à Wardha, à Sevagram, qui était appelé Segaon. J'ai trouvé le cher vieil homme assis devant sa hutte. Il m'a fait asseoir près de lui et il m'a demandé qui j'étais, ce que j'avais fait, d'où je venais. Parlant de moi, j'ai découvert que je n'étais rien, que je n'avaisrien fait et que je ne voulais rien, excepté le servir à ses pieds. Peut-être que ce sentiment de néant a plu à Bapu, Il me prit comme son fils et m'instruisit. Ainsi, j'ai appris à filer. J'ai pensé que je resterais pour toujours dans ce pays.
Ici en Inde, j'ai fait comme tout le monde. Je n'avais que deux dhoties (vêtement indien traditionnel des hommes, qui remplace le pantalon), un sur moi et un à laver. Je mangeais avec mes doigts, assis par terre, et je me lavais dehors, comme tout le monde. Je me suis intéressé aux prières et aux méditations, et je croyais ainsi devenir un Indien. Pour m'introduire à la vie indienne, j'ai pensé que le mieux serait d'aller dans l'Himalaya, à Gangotri, à Jamnotri (célèbres lieux de pèlerinages hindous), et ainsi j'ai pris le chemin.
En ce temps-là, il n'y avait pas de routes. Vous n'aviez qu'à contourner les rochers et à grimper jusque là-haut. J'y suis allé. A Narendranagar, l'un des gros villages des collines de l'Himalaya, alors que j'en revenais au début de la mousson, j'ai appris que je devais me préparer pour une chose quelque peu différente de ce que je rêvais. Dans les collines, par une belle nuit, j'ai entendu une voix qui m'a dit : "Shantidas, où vas-tu comme ça ? Rentre à la maison ! " Je me suis retourné mais il n'y avait personne, seulement les étoiles. J'attendais une explication, mais il n'y avait pas d'explications. Je ne savais que faire, que trouver... Pourquoi retourner ? Mais de toute façon, je devais obéir. En même temps, je me suis senti très faible pour commencer quelque chose, pour faire quoique ce soit, spécialement dans mon propre pays. Car je savais quelles sortes d'esprits il y avait en moi-même et dans mon pays.
J'ai écrit à Bapu à propos de mes rêves, de ce que j'avais imaginé, car rien n'est trop grand pour l'imagination. Bien sûr, je suis revenu le voir. Tous les deux jours, il m'accordait deux ou trois heures pour lui expliquer mes grands projets. Il m'a écouté avec beaucoup de patience, puis il a dit : "Tout ceci est très bien, parfait ; mais je veux savoir seulement une chose : es-tu appelé ? Car si tu n'es pas appelé, toute ton intelligence, ton courage, tes vertus te seront de peu d'utilité. Mais si tu es appelé, même les vertus qui te manquent te seront données." Cela m'a plutôt inquiété. Comment savoir si l'on est appelé ? Beaucoup d'hommes fous pensent qu'ils sont appelés et que Dieu les appelle. Les hommes expriment leurs propres vanités, ils désirent faire de grandes choses et devenir de grands hommes.
Je suis rentré finalement en 1938. Le monde entier était plein de guerre, préparé pour la guerre. J'ai été très bien reçu par mes frères et mes amis. Ils aimaient entendre mon aventure indienne car l'Inde est comme une légende très éloignée. E y a la jungle, des tigres, des singes, des sages et tout ça. Mais quand je parlais de paix, de non-violence, cela passait avec le reste. Tous souriaient. S'ils s'étaient opposés furieusement, je les aurais fracassés avec mes arguments. Mais que faire contre quelque chose de mou, de si mou ? Je ne pouvais être compris. J'ai pensé que le Seigneur m'avait envoyé le signe 'non appelé'. Mais quel signe me donnera-t-il ?... Je ne parlerai donc qu'aux gens qui me le demandent et à ceux qui veulent savoir ce qu'ils doivent faire. Ainsi j'ai été silencieux. J'ai gardé le silence sur ceci pendant sept ans. Personne ne me demandait rien, et je commençais à penser à ce qu'on peut bien faire dans ce pays. Je suis allé en Terre Sainte, à pied, bien sûr. Une année est passée et quand je suis revenu, c'était la guerre et la nuit pendant lesquelles rien ne peut être fait.
La dernière année de la guerre, un éditeur m'a demandé d'écrire mon voyage en Inde. Ainsi j'ai écrit le Pèlerinage aux Sources. Le livre a eu un énorme succès. C'était le temps de l'occupation, de la misère, de l'humiliation. Les gens étaient emprisonnés dans des camps. Là, ils ont lu mon livre. Par la suite, beaucoup de gens sont venus me dire : "Vous m'avez sauvé la vie." "J'ai repris goût à la vie en lisant votre livre, parlant de non-violence, de palmiers, de grands horizons, de choses de Dieu." Plus tard, des gens se sont rassemblés autour de moi et je pouvais leur dire ce que nous devrions faire. Nous ferons ceci et cela, et ça, et encore ça. J'ai commencé à enseigner à Paris, au milieu de la grande cité. Nous avons établi quelques ateliers, avec le rouet d'abord, le métier à tisser ensuite, et en dehors de la cité, en plein air, un atelier de poterie et de travail du bois. Des gens sont venus lorsque nous avons commencé. J'ai enseigné, un enseignement spirituel, sur la connaissance de soi-même, la possession et le don de soi, les trois aspects de tous les enseignements. Après quatre ans comme cela, je me suis marié, et aussitôt après, nous avons fondé la première communauté rurale et gandhienne avec tout ce qui est dans les ashrams gandhiens : méditation, yoga, travail des mains pour tout le monde, décisions par consensus pour tous, règle de vie, rouet, tous les aspects de l'enseignement de Gandhi.
En ce temps-là, personne ne parlait de non-violence. Personne ne connaissait Gandhi, excepté par la littérature et quelques admirateurs. Plus tard, lors des mouvements de résistance non-violente de la guerre d'Algérie, on a commencé à parler de non-violence. Sur le papier, le mot n'existait même pas. Puis nous avons été imités. Beaucoup d'autres groupes sont apparus en Europe. Mais aucun, ni en Europe, ni en Amérique, aucun n'a appliqué tous les enseignements de Gandhi. Et je pense que même ici, en Inde, beaucoup recherchent la non-violence avec grande sincérité et courage, mais ils n'appliquent pas toujours tous les enseignements de Gandhi.
Pourquoi Gandhi m'attire-t-il ? J'ai trouvé en lui tout ce que je cherchais et beaucoup plus. Ce qui m'attire en premier est l'unité de vie. Depuis le travail des mains qui vous donne le pain, jusqu'à la prière, il ny a qu'un seul sens. C'est ce que je voulais rapporter chez moi. Nous ne devrions pas avoir plusieurs vies, une vie familiale et une vie sentimentale qui n'a rien à faire avec la famille ; une vie intellectuelle avec des livres, qui n'est pas la nôtre ; et puis une vie professionnelle et une vie politique, et une vie religieuse pour le dimanche matin. Toutes ces vies qui sont chacune un monde en soi. Et ainsi nous changeons de vie comme nous changeons de chemise. Quand nous entrons au bureau, nous changeons de masque, et quand nous rentrons à la maison, nous changeons aussi. Et quand nous allons à l'église, nous changeons encore. N'ayons qu'un seul visage et qu'une seule vie, et allons vers l'unité. Depuis trente ans, les communautés ont grandi très lentement, bien sûr à travers d'infinies difficultés. Voilà où nous en sommes après tant d'années. Il y a exactement quarante ans, j'étais dans la hutte de Gandhi, parlant de mes grands projets, exactement jour pour jour en ce mois d'octobre, C'est une grâce réelle de me trouver ici, de retour chez vous, chers amis, chers Indiens. J'ai reçu quelque chose de vous à travers lui et par vous aussi. Mais ce n'est pas le sujet que j'étais supposé traiter. Allons-y et essayons de le traiter sérieusement.
Science et non-violence, donc. Mais qu'est-ce que la science ? C'est ce que nous devons examiner avec beaucoup d'attention. Naturellement, la Vérité est Dieu et la recherche de la Vérité est le service de Dieu. L'intelligence et la connaissance, la conscience et la sagesse sont les grands privilèges de l'homme, la seule raison d'être homme. La Bible dit, la loi de Dieu dit : "Créons un homme à notre image et à notre ressemblance.", et une deuxième fois : "Quand Il a créé l'homme à son image et à sa ressemblance, et une troisième : "Il l'a créé homme et femme. " Ainsi cela est dit trois fois. Mais cela n'est pas dit d'aucune autre créature. Pour créer la lumière, Il a eu seulement à dire : "Que la lumière soit." Et la lumière fut. Cela semble indiquer la triple nature de l'homme. Non seulement, il appartient à une espèce différente, mais aussi à un autre royaume, celui de l'avènement de l'homme. La raison en est l'image et la ressemblance. L'image, bien sûr, toutes les créatures la porte en eux. L'univers entier chante la louange de Dieu. C'est l'image de Dieu dans sa beauté, mais ce n'est pas la ressemblance. Toutes les créatures reçoivent l'image de Dieu, mais seul l'homme peut la renvoyer, peut renvoyer le rayon de la lumière divine. Reçois la lumière, reçois l'image et montre la ressemblance, montre-la avec admiration, avec adoration et avec amour. Et c'est la seule vérité.
C'est la raison d'être de l'homme. Il est dit que quand l'homme a été créé, Dieu a mis autour de lui un magnifique jardin, une place de joie. Vous savez ce qu'il est arrivé à nos ancêtres, qu'ils se soient appelés Adam ou Manou (le premier homme pour les hindous). Vous connaissez ce que les chrétiens appellent péché originel. Vous l'appelez ignorance (avidya). Dois-je vous raconter l'histoire ? Vous savez déjà tout à propos d'Adam et du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Quel était ce péché que nous appelons péché originel ? Bien sûr, la clé de ce mystère est le nom de l'arbre, Et bien sûr, c'est un arbre symbolique. En dehors de ce symbole, l'histoire n'a pas de sens. C'est donc l'arbre de la connaissance, la connaissance du bien et du mal. Adam pouvait manger de tous les fruits. Tous étaient donnés, même sans travail, sans douleur, en abondance. Mais il ne devait pas toucher celui-là. Pourquoi ? Et pourquoi a-t-il pris spécialement celui-là ? Quel est cet arbre ? Et quel mal a-t-il fait ?
Quel est donc ce mal ? Le mal d'avoir mangé du fruit de l'arbre du bien et du mal. Vous voyez ma phrase commence par le mal et finit par le mal. C'est comme une formule algébrique. Il y a une égalité mélangée avec toutes sortes d'opérations. Essayons de mettre au clair ces opérations. Qu'est-ce que manger ? Cela veut dire tuer, saisir, s'emparer, mâcher et détruire, s'approprier et jouir de la destruction de ce que vous mangez. Mangez la connaissance ? C'est une opinion commune que c'est un péché. L'homme a-t-il acquis la connaissance ? Non, c'est une mauvaise lecture des Ecritures. Mais nous avions une connaissance sociale. L'homme a été créé avec la connaissance et avec la conscience. Nous voyons que dans le Paradis, Adam parlait familièrement avec Dieu, voyait Dieu, et quand il parlait, Dieu lui répondait. Mais Dieu ne parlait pas avec les pierres, ni avec les lions, non parce qu'ils nétaient pas végétariens et non-violents, mais parce qu'ils ne pouvaient répondre ! Il ne parlait pas avec eux parce qu'ils ne comprenaient pas. L'homme le pouvait, il avait la connaissance. Et qu'a-t-il fait ? Il a volé, il a volé le cadeau.
Savez-vous ce que signifie voler un cadeau ? Je vous donne quelque chose avec tout mon cur. Vous me l'arrachez, vous me regardez, et vous dites : "Bien. Maintenant, c'est à moi Mais je vous connais, et vous dites, c'est le mien. L'intelligence, c'est la nôtre, nous l'avons inventée ! Mon intelligence, je l'ai inventée ! Si c'est la mienne, je peux en profiter. Non. Le fruit, que signifie le fruit ? Si vous n'aimez pas les spéculations symboliques, allez demander à votre banquier ce que signifie le fruit. Cela veut dire jouissance et profit. Maintenant, l'explication est là. Le péché de l'homme a été de détourner l'intelligence de la Vérité vers le fruit. Plutôt que d'utiliser votre intelligence pour rester en contact avec Dieu, pour refléter la sagesse de Dieu, la volonté de Dieu, la beauté de Dieu, vous utilisez, nous utilisons, Adam a utilisé son intelligence pour obtenir le fruit et la jouissance. Vous me suivez ? Maintenant, si la police vient chez moi et m'arrête, je vais protester et dire : "Mais pourquoi donc ? De quoi suis-je accusé ? Je n'ai rien fait." Non, vous n'avez rien fait, mais votre ancêtre était un grand criminel. Vous devez expier pour lui. Je serais indigné. Et vous tous seriez indignés de cette sorte de justice. Quelle justice est-ce donc ?
Maintenant, Adam est mon ancêtre, mais c'est très éloigné. Pourquoi dois-je supporter les conséquences du seul crime que, j'en suis sûr, je n'ai pas commis ? En êtes-vous si sûr ? Mais qui est Adam ? Mais chers amis, Adam, c'est nous, chacun de nous. Et le péché d'Adam est celui que nous faisons tous ; que nous faisons et faisons encore, et continuons à faire chaque jour depuis l'origine. Presque toutes les intentions derrière notre intelligence vont à penser : quel profit j'obtiendrai de ceci ? Si je fais ça, quel bien cela m'apportera-t-il ? Quel profit ? C'est suffisant, et c'est le péché du monde. Non seulement mon péché personnel, car c'est aussi le vôtre, mais c'est le péché de tout le monde, et donc bien sûr, aussi le mien. C'est un péché différent des autres, qui n'a rien à voir avec la morale. C'est un péché métaphysique, non un péché moral.
Faites du profit, dirigez une affaire, gagnez de l'argent, obtenez du pouvoir. Ceci est moral, et vous pouvez faire cela très honnêtement, pour votre bien et pour le bien des autres. Rien de mal là-dedans, c'est permis. Et les bons et les mauvais sont également dans le monde, dans le péché originel, et le payent car c'est un tout. Je dois expliquer ce péché, montrer quelle est la déformation de l'intelligence comme péché fondamental et quel est le chemin pour en sortir. Maintenant, si nous considérons la science, la science comme la science physique, comme les Occidentaux l'ont développée, et qui est aussi venue ici. La science, qui n'est pas la connaissance (vidya), qui n'est pas la sagesse, mais qui est l'observation de la nature, et l'utilisation que vous en faites. Si vous observez cela, que notez-vous ? Comment décririons-nous cette science ? C'est le plus formidable renouvellement du péché originel ! Tout le génie que Dieu a donné à l'homme est dirigé vers le profit et le fruit. Avec toute notre intelligence, nous nous efforçons de devenir riches, de passer devant notre voisin, de prendre le pouvoir, d'en profiter. Voilà ce qu'en Occident nous appelons science. Et la punition ? Pas de punition, Dieu n'envoie jamais aucune punition. Seulement de bonnes choses viennent du Tout-Puissant, du bon et aimant Seigneur. Et cela vient sur les bons et sur les méchants. La pluie tombe pour tout le monde comme le pardon. Et les méchants ont la grâce de la force de vie et de l'intelligence. Pas de punition, mais la simple conséquence du péché est la mort ; la mort, qui est séparation. Nous sommes séparés de Dieu, car la science ne conduit pas à Dieu. Par la séparation de la science, nous jouissons du fruit, Et vous voyez le fruit de cet arbre Un bon arbre ne donne pas de mauvais fruits, un bon arbre ne donne que de bons fruits.
Quel est le fruit de la science moderne et de la technologie ? Le plus beau fruit ? Le plus significatif? La bombe atomique ! La mort pour tout le monde ! Pour ceux qui l'ont inventée, pour ceux qui seront forcés de l'utiliser, pour ceux qui l'ont préparée pour leurs voisins, et pour les voisins qui l'ont préparée pour ceux-là. Ils ne sont ni bons ni méchants, ni fous ni voleurs. Ils sont simplement engagés dans le péché originel comme nous le sommes. Et nous sommes tous complices tant que nous n'avons pas trouvé le chemin de sortie. Donc, demain, je parlerai du chemin de sortie.
Merci, chers amis, pour votre attention.
© Traduction Yann FORGET 1993